lundi 2 novembre 2009

NOIYADE A LA PILULE


L’information nous vient de 50 Km de Niamey précisément de la localité de Say où le corps d’une fille, d’environ seize ans, a été retrouvé sur la rive du fleuve Niger. Selon notre source, le cadavre ainsi découvert, le lundi 05 octobre dernier vers 18heures, venait de la « Pilule ». La « Pilule », c’est cette plage artificielle au bord du fleuve sur la route de Say. Situé à quelques 10 km de Niamey, ce lieu est réputé pour sa fréquentation hallucinante en temps de chaleur. Les jeunes, hommes et femmes, et même les moins jeunes, pour fuir la chaleur et l’ennui, se retrouvent en grand nombre, de jour comme de nuit, sur cette « plage » qui leur sert de lieu de détente mais aussi de débauche dans certains cas. Chaque année, plusieurs drames sont enregistrés dans le cadre de ces « évasions » à la pilule, soit dans des accidents de voiture ou des cas de noyade comme celui-ci. Difficile qu’il en soit autrement d’ailleurs lorsque l’alcool et d’autres substances d’enivrement sont les principales consommations de ce lieu que les Oulémas qualifient de « satanique ». C’est donc au cours d’une virée de ce type que la petite demoi- selle dont le corps a été découvert s’est noyée. A en croire notre source, la petite était habillée est maillot de bain et avait des tresses genre « rasta ». Selon un témoin oculaire qui a identifié le corps, la jeune demoiselle habitait un quartier de Niamey et elle n’avait pas plus de 16 ans en âge. Vous pouvez donc imaginer le choc de ceux qui ont découvert le corps de cette jeune fille qui devait être pleine de vie, d’ambition et de rêves pour les longues années sensées lui rester à vivre. Hélas !

En voilà donc une fuite de chaleur qui amène sous terre, une quête de plaisir éphémère qui conduit à l’arrêt de tous les plaisirs y compris celui de vivre, tout simplement. On peut aussi imaginer le désarroi de sa famille qui se retrouve subitement contrainte de parler d’elle au passé parce qu’elle a quitté ce monde à tout jamais. Cette famille qui devait aussi avoir, à juste titre, beaucoup de projets pour cette enfant qu’elle a nourrie, vêtue et entretenue pendant 16 bonnes années. Mais voilà que la « pilule » en a décidé autrement et brise les attentes légitimes de cette famille ainsi que l’espoir et le droit de vivre de cette jeune fille.

Il est bien vrai que la mort est une épée de Damoclès suspendue à la tête de tout être vivant mais souvent on a l’impression que certaines morts sont prématurées, surtout lorsqu’elles frappent dans les rangs de notre avenir, c’est-à-dire, de notre jeunesse. C’est surtout ce qui doit nous faire prendre conscience des dangers qui entourent la « pilule » et faire en sorte de remplir le devoir, notre devoir, de protéger notre jeunesse de ce « crime en série ». Outre le fait que nous n’avons pas de mer pour prétendre à une plage, la « pilule » n’a rien à faire dans ce Niger désertique et à plus de 90% de confession musulmane. Du reste, la « pilule » n’a rien de vraiment compatible aux bonnes moeurs nigériennes qui condamnent les tenues indécentes et l’impudeur sous toutes ses formes (principales caractéristiques de ce lieu).

On ne saurait donc se cacher derrière quoi que ce soit pour justifier ces morts à la « pilule ». En tout cas la distraction ne saurait être invoquée car elle ne rime pas avec le drame. On est donc tenté de se demander ce qu’attendent les autorités pour interdire ou tout au moins réglementer l’accès à ce lieu incongru, à tout point de vue. Ou alors, n’y a-t-il pas eu suffisamment de cadavres pour cela ?

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