lundi 18 août 2008

MOUSSA KAKA

Moussa Kaka, lors d'un reportage au Niger en juin 2005.DRMoussa Kaka, lors d'un reportage au Niger en juin 2005.

La décision de la chambre d'accusation de la Cour d'appel de mardi matin dit deux choses : d'une part que Moussa Kaka reste en prison, la Cour a confirmé l'ordonnance du juge d'instruction de non remise en liberté provisoire. Ce qui est étonnant sur ce point, c'est que la Cour d'appel n'avait pas à se prononcer là dessus. D'autre part, la Cour d'appel a annulé l'ordonnance du juge d'instruction qui avait écarté les écoutes téléphoniques comme élément de preuve de la culpabilité de notre confrère. La Cour annule cette ordonnance et elle nomme le doyen des juges d'instruction pour poursuivre l'information sur ce sujet. En d'autres termes, on repart à zéro.

Maître Coulibaly

Avocat

« La juridiction d’instruction en appel a ordonné la poursuite de l’information en désignant un nouveau juge d’instruction. »

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12/02/2008 par Christine Muratet

Maître Moussa Coulibaly, l'un des avocats de notre confrère, souligne que la décision de la Cour « a annulé une ordonnance qui a écarté les écoutes téléphoniques ».

Maître Coulibaly et ses deux confrères vont devoir décider, en accord avec Moussa Kaka, quelle suite donner à cette affaire et quelle défense adopter face à cette nouvelle épreuve : Moussa Kaka est en prison depuis 145 jours.

William Bourdon

Avocat

« C’est une grosse déception à plein d’égard. La place de notre client n’est pas en détention, sa place est devant son ordinateur. »

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12/02/2008 par Carine Frenk

Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières considère que la décision de la Cour d’appel de Niamey est « décevante, injuste et incompréhensible, parce que Moussa Kaka est totalement innocent ».

Robert Menard

Secrétaire général de Reporters sans frontières

« C’est décevant, incompréhensible, injuste parce que Moussa est innocent, totalement innocent. »

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12/02/2008 par Christine Muratet

Alioune Tine

Secrétaire exécutif de la Rencontre africaine de défense des droits de l'homme

« Il va falloir, qu'en tant que société civile africaine, nous allions demander au président de la République Tandja que Moussa Kaka soit libéré pour le droit des journalistes à exercer librement leur profession, droit reconnu par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme ».

écouter 0 min 58 sec

12/02/2008 par Carine Frenk




Communiqué de la présidence de RFI

La présidence de Radio France Internationale exprime sa vive déception à la suite de la décision de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Niamey maintenant en détention Moussa Kaka. Le correspondant de RFI est incarcéré depuis 145 jours au Niger sous l’inculpation de « complicité d’atteinte à l’autorité de l’Etat ».

La présidence de RFI s’étonne de la décision des magistrats d’annuler l’arrêt rendu en novembre 2007 par le juge d’instruction déclarant irrecevables les écoutes téléphoniques sur lesquelles se fonde l’accusation. Le magistrat instructeur avait en effet estimé que ces écoutes avaient été effectuées de façon illégale, sans mandat ni commission rogatoire, et ne pouvaient donc figurer au dossier comme preuves à charge.

La présidence de RFI s’inquiète de ce qui peut être considéré comme une volonté d’acharnement à l’encontre de son correspondant dans la mesure où tous les actes qui lui sont reprochés relevaient du travail normal d’un journaliste exerçant son métier. Elle réitère sa demande d’une remise en liberté rapide de son correspondant qu’elle fera valoir par toutes voies de Droit.

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